Fabienne Grebert

Fabienne Grebert

Pour une économie locale vivante et créatrice de valeur

Les conditions de confinement à géométrie variable génèrent un sentiment d’injustice de la part des petits commerçants, des acteurs de la culture, des restaurateurs et de tous ceux qui en subissent de plein fouet les conséquences économiques et la dégradation de leur qualité de vie. Et pourtant, plus que jamais nous avons besoin d’une économie locale vivante, une économie dont la chaîne de valeur préserve la prospérité des territoires. Cette redirection créatrice de valeur sociale et environnementale nécessite plusieurs conditions :

 

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Source : www.displaycenter-agencement.com

 

Une solidarité qui nous concerne tous! 

Quand on achète un produit qui vient de sa région ou est vendu par un entrepreneur implanté localement, l’impact positif sur l’économie locale est forcément plus important. En Amérique du nord, des études engagées par Harvard et Business Alliance For Local Living Economies (BALLE) montrent que si on achète pour 100 dollars chez un commerçant ou un entrepreneur local indépendant, 70 vont re-circuler dans la région ; si on achète dans une chaine internationale, seuls 15 à 25 dollars seront réinjectés dans l’économie locale. Quelles que soient la largeur du référencement, les prix, les conditions de livraison performantes d'une plateforme en ligne, pensez à faire vivre votre commerçant de proximité ! C’est la garantie d’un territoire prospère, de maintiens et de création d’emplois non délocalisables et d’une offre diversifiée. Si vous décidez néanmoins de faire vos courses en ligne , quelle que soit la plateforme sur laquelle vous achetez, veillez à ce que vos achats profitent à une entreprise qui produit et crée des emplois localement.

 

Des finances pour les collectivités qui appellent à une visibilité financière.

Les maires des grandes villes de France l’exprimaient cette semaine dans une tribune parue dans le Monde. La loi de finances 2021 les privent d’environ 400 millions de recettes pour 2022. L’Etat a relancé à grands coups de milliards l’aéronautique et l’automobile sans contrepartie sur le maintien d’emplois en France et nous voilà dans les collectivités territoriales amputées des moyens nécessaires à la relance de l’économie locale. Cette décision risque fort d’impacter les investissements structurants indispensables aux défis écologiques qui menacent nos sociétés. La dette structurelle est une dette qui émane de l’Etat et non des collectivités territoriales. Ce ne sont pas à ces dernières d’en faire les frais, dans cette période de tension sur les recettes , mais bien à elle d’investir au plus près des besoins des populations et des savoir-faire à maintenir.

 

Une redevabilité sur l’efficacité des euros investis.

Les politiques économiques des collectivités ont trop été tournées autour du seul objectif de l’attractivité territoriale. Les effets de cette orientation ne sont pas forcément vertueux: détournement de terres agricoles au profit de la création de zones d’activités, souvent concurrentes à celles des communautés de communes d’à côté, accueil inconditionnel d’entreprises, sans se soucier du rapport entre les créations d’emplois qu’elles génèrent et les emplois qu’elles peuvent détruire en asséchant le commerce de proximité ... Nous devons réinterroger nos politiques économiques de proximité, choisir les entreprises dont nous avons besoin pour notre territoire, évaluer les bénéfices non seulement à l’aulne des recettes fiscales potentielles mais aussi des effets bénéfiques sur l’environnement, la qualité de l’air, la création d’emplois… Nous sommes redevables de l’efficacité des euros investis et pour cela nous devons redessiner nos politiques économiques. Nous devonsmettre en réseaux les entreprises, susciter la mutualisation des moyens, la coopération, la créativité, la diversité et la qualité de vie de nos habitants. Nous avons une obligation de résultats pour le bien commun.

 


08/11/2020
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Pour défendre les clubs sportifs à Annecy et en Auvergne Rhône-Alpes: troquer les effets d'annonce pour une bonne gestion de l'argent du contribuable !

Merci Laurent Wauquiez de consacrer 3 M€ d’argent du contribuable aux clubs sportifs d’Annecy. Mais il serait utile de vous rappeler que c’est la majorité que vous souteniez précédemment et dans laquelle siégeait votre Vice Présidente à l’économie Annabelle André-Laurent qui a entériné le délabrement des équipements publics. Car le Stade n’est qu’un exemple du piètre entretien des équipements de service public, que nous avons découvert à notre arrivée en juillet dernier : Piscine des Marquisats, Foyer de jeunes travailleurs, écoles publiques, Centre d’accueil des Puisots pour les enfants, qui n’a pas été rénové depuis sa construction dans les années 70…

 

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Nous sommes comptables de l’argent public et de sa bonne utilisation

Il y a quelques mois encore, votre fan club était bien plus enclin à rêver à des coupures de ruban pour de grands projets inutiles et très coûteux,que de rénover le patrimoine public; un exercice bien moins valorisant pour les élus! A  titre d’exemple, un parking à 36M€ pour 250 voitures supplémentaires, un Centre des Congrès retoqué par la justice ou encore le Tunnel Sous Semnoz à 350 M€, lui aussi retoqué par la garante du débat public pour son inadaptation aux enjeux du changement climatique, de la qualité de l’air et de la qualité de vie des habitants du bord du Lac.

 

Alors permettez nous d’écouter les bureaux de contrôle, les études préalables à des travaux coûteux avant d’engager des travaux sur le Stade. Nous sommes comptables de l’argent public et de sa bonne utilisation.

A ce propos, je me permets de vous rappeler les propos que j’ai tenus vendredi en Assemblée Plénière à la Région. Consacrer 8,5 M€ pour l’achat de mini-bus pour les clubs sportifs n’est pas la meilleure chose que nous ayons à faire en période de crise sanitaire et économique, cette année même où les sociétés de transports de voyageurs ont été contraintes de rentrer leurs propres bus dans leurs entrepôts, l’année même où les compétitions sportives ont été largement réduites. Fabriquer des véhicules à l’autre bout de la planète qui resteront tanqués dans des garages toute la semaine, il y aurait probablement mieux à faire pour créer de la valeur sur le territoire. Les sociétés de transports de voyageurs auraient probablement apprécié des chèques transports mis à disposition des clubs sportifs à dépenser dans les TER ou les sociétés de transports routiers de voyageurs de la Région : des emplois en plus, du chiffre d’affaires en plus et des taxes locales pour faire rentrer des recettes pour les collectivités : bref du gagnant-gagnant.

 

Pour défendre le sport en Auvergne Rhône-Alpes, un peu moins d'effet d'annonce et plus de connexion au réel 

Pour ce qui est d’inciter au développement des sections sports-études, il faudrait d’abord veiller à ne pas les fermer. La section handball a été purement été abandonnée pour cette rentrée au lycée Berthollet faute de gymnase ! Mais il n’y a pas souvent d’élu régional pour siéger au conseil d’administration du lycée et pour défendre le maintien de cette classe. Peut-être montreront-ils un peu plus le bout de leur nez à l’approche des élections.

 

Bref, vous en avez encore sous la pédale pour faire du bien pour le sport en Auvergne Rhône-Alpes et pour garantir l’équité d’accès à des équipements et services sportifs utiles et efficaces !


18/10/2020
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Qu’est-ce qui différencie une écologie du 20ème siècle d’une écologie du 21ème siècle ?

 

 

Sentant tourner le vent du boulet, J-Luc Rigaut à travers son adjoint à l’environnement Thierry Billet s’exerce à une critique en ordre de la politique environnement portée par Réveillons Annecy. Nous vous proposons 3 points de différenciation qui suffisent à expliquer l’abstention des élus de notre liste, lors de la présentation du Plan Climat Air Energie.

 

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 Avoir une vue globale, systémique et long terme sur les enjeux environnementaux

Au 20ème siècle, les politiques ont eu tendance à croire que nous pouvions continuer une croissance économique sans fin, en se contentant de moins polluer, de développer l’efficience de nos équipements, et de produire des énergies renouvelables. Fort de ce constat, T. Billet propose dans le PCAET de poser 50000 m² de panneaux solaires chaque année, alors qu’il en a installé au cours de son dernier mandat seulement 1000 m², soit 200 fois moins.   Mais à côté de ça, on continue avec le Tunnel sous Semnoz et le déversement de dizaines de milliers de véhicules du Lac ; on autorise des chantiers pharaoniques comme les Trésums et sa cohorte de camions qui évacuent des millions de tonnes de déchets et coulent des millions de tonnes de béton.   C’est exactement le contraire que nous nous proposons de réaliser : maîtriser les impacts environnementaux de l’ensemble de nos politiques publiques, viser la neutralité carbone mais en intégrant l’ensemble des activités qui peuvent y contribuer, prendre en compte les conséquences de nos décisions pour nos enfants et nos petits enfants.

 

Se donner les moyens de ses ambitions

Promettre la pose de 50000 m², c’est tout simplement impossible, surtout quand on n’augmente pas les moyens d’ingénierie pour porter ces projets au Grand Annecy. Se donner des ambitions c’est bien, s’en donner les moyens c’est encore mieux et nous sommes capables chez Réveillons Annecy de prévoir des budgets cohérents, en phase avec nos objectifs. Le budget prévu sur la transition écologique s’élève à 10 M€ (remplacement de tous les foyers ouverts émetteurs de particules fines d’ici la fin du mandat, programme de rénovation énergétique, développement des énergies renouvelables, accompagnement de la filière bois construction, développement de l’alimentation locale). Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est à peu près le budget qu’il faudrait consacrer à la seule mesure des panneaux photovoltaïques, projet qui ne limite en rien notre dépendance aux énergies fossiles.

 

Associer la transition écologique et la justice sociale

Alors Mrs Billet et Rigaut peuvent bien se targuer de la politique de rénovation énergétique mise en place, mais restons modestes. Lors de leur dernier mandat à la ville, ils ont rénové 1900 logements soit un peu plus de 300 par an et ils veulent passer à 4600 logements, sans changer les modalités d’aides et toujours avec le même d’agents territoriaux, pour recruter les propriétaires, monter les dossiers de financement…  Nous estimons pouvoir en rénover 2000, mais en changeant les règles des aides. Il est vrai que les foyers les plus modestes peuvent obtenir près de 80 % du financement de leur rénovation, en cumulant l’aide de l’Etat et du Département ; Mais si nous voulons inciter des propriétaires qui sont souvent à la retraite et dont la capacité d’endettement est faible, il faut que le montant de l’aide soit plus important, pour déclencher un effet de levier. Aujourd’hui, Annecy aide à hauteur de 10%, rien qui ne permet de déclencher un vrai effet de levier pour la majorité des foyers ; ceux qui n’ont pas forcément les moyens d’emprunter et qui ne peuvent amortir le coût des travaux sur un temps suffisant court. Maintenant que M. Rigaut explique, en termes de cohérence budgétaire, comment il va financer 21 M€ sur la seule rénovation énergétique, soit plus de 40% de l’ensemble des investissements du Grand Annecy. Cela se fera-t-il au détriment des transports en commun ? de la transition touristique ? du développement d’une alimentation locale de qualité ?


26/06/2020
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POURQUOI SE REJOUIR DE L’ALLIANCE REVEILLONS ANNECY ET ANNECY RESPIRE

 

Pour la première fois depuis plus de 70 ans, la perspective d’un changement d’orientation politique à la ville d’Annecy devient concret, possible, voire à portée de main. Personne n’osait croire que J-Luc Rigaut puisse être éjecté de son fauteuil de maire et pourtant deux listes qui rassemblent en leur sein des élus de gauche et de droite sont capables de s’entendre sur un projet de territoire et une gouvernance qui repose sur les principes de la démocratie participative.  Après 25 ans de règne de J-Luc Rigaut, la perspective d’une transition écologique, d’un renouveau démocratique et de plus de justice sociale s’ouvre enfin !

 

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Le projet de territoire d’abord, les candidats ensuite

Nous le savions, nous avions beaucoup de points communs dans notre programme ; nous pouvions nous en étonner et j’en m’en suis ouverte personnellement auprès de Frédérique Lardet, dont je ne peux cautionner les votes à l’Assemblée Nationale. Ce votes conduisent au soutien de l’agriculture intensive, à l’atteinte aux libertés publiques ou au soutien à un plan de relance post-covid sans contrepartie. Mais Frédérique Lardet quittera son fauteuil de députée, si nous sommes élus le 28 juin pour se concentrer pleinement au projet local.  C’est ici que nous avons des marges de manœuvre pour engager un projet qui fait la part belle au développement des transports en commun et des mobilités douces, au développement d’une alimentation de proximité produite, transformée et consommée sur place, à la rénovation énergétique, à la création de 2/3 de logements en locatif et accession sociale, à 0 artificialisation des sols. Ces sujets ont été mis sur la table et n’ont fait l’objet d’aucun désaccord. Ce projet, les résultats du 1er tour le montrent, nous n’avions pas les moyens de le porter seul au 2ème tour, sauf à ce que Denis Duperthuy décide de se retirer, ce qui n’est pas le cas. Sans alliance, nous prenions l’importante responsabilité de laisser repasser J-Luc Rigaut et là je suis certaine qu’une majorité d’annéciens n’en veulent pas.

 

 

Une décision, résultat d’un processus de démocratie participative inédit !

Alors certains auront envie de crier à la trahison des idées de gauche, à la magouille politicienne. Mais je les inviterai à relire notre projet et à se pencher sur le processus démocratique qui nous a conduit à cette alliance. A chaque fois, nous avons sollicité notre Parlement composé de plus de 100 sympathisants, actifs, colistiers du mouvement. Que ce soit à la veille du premier tour pour conduire des négociations, que ce soit au sortir du confinement pour nous donner mandat ou non de poursuivre les négociations, ou encore pour voter cette alliance, le Parlement s’est exprimé à une large majorité pour soutenir la démarche (75 votants).

 

Alors vaut-il mieux avoir raison tout seul ou porter tous ensemble l’espoir d’un nouveau projet démocratique?  Réponse le 28 juin, mais il y a urgence à prendre en main le changement climatique, à réinstaurer la confiance entre les élus et les citoyens et à évaluer nos politiques publiques non seulement sur la juste utilisation de l’argent public, mais surtout sur leur efficacité et leur effet sur la protection de nos biens communs et le bien vivre.

 

 

 

 

 


31/05/2020
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J+6 le 1er tour des élections municipales à Annecy : joie intérieure, sagesse de l’attente et envie inaltérable….

 

Après quelques jours de confinement et quelques vraies nuits de sommeil, j’ai envie de vous partager mes impressions sur ce premier tour des élections municipales à Annecy. J-Luc Rigaut était l’ultra favori et il peine à arriver en tête à seulement 150 voix d’écart de la liste  Réveillons Annecy ; une sacrée déconvenue pour un maire qui termine son troisième mandat, et dont ni le bilan ni le programme du «Continuer comme avant ! » ne semblent pas avoir séduits les annécien.nes.

 

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Qui sort gagnant de cette élection ?

Cela ne vous surprendra pas ; c’est  Réveillons Annecy! , la liste qui a forgé son programme et ses fondements sur trois piliers :  un virage écologique, un renouveau démocratique et la justice sociale. Vous allez me dire : « tout le monde a parlé de ça ». Et justement les électeurs ne s’y sont pas trompés ; les électeurs et électrices ont sur trier le bon grain de l’ivraie, face aux tenants de la croissance verte, face aux candidat.es autoproclamé.es, face aux promesses non tenues et à la dégradation de la qualité de vie. Ceux qui se sont déplacés aux urnes ont récompensé une liste qui, de bout en bout dans cette campagne, a montré sa cohérence. Elle a validé en interne son fonctionnement démocratique, qui inspire celui qu’elle mettra en place une fois arrivée à la mairie. Elle a su fédérer autour de valeurs communes toutes les classes d’âge, toutes les classes sociales et trouver le plus grand dénominateur commun sur l’échiquier politique.

 

Qui perd ?

Il semblerait que le meilleur rempart face à la montée du Rassemblement National ne soit pas Emmanuel Macron, mais bien la perspective d’une transformation des pratiques politiques par une écologie sociale et une démocratisation de la commune. Le RN réalise ici un score historiquement bas, qui ne peut s’expliquer par la piètre qualité du candidat et de son programme (V. Lecaillon n’est pas le pire de sa famille politique ; j’en côtoie plus d’une trentaine au Conseil Régional ; je sais de quoi je parle !). Mais la perspective de sortir des simulacres de concertation publique expérimentés à l’occasion du projet LOLA, ou plus sérieusement au moment d’Imagine le Grand Annecy, la perspective d’agir et de décider de la vie politique locale ouvrent une voie nouvelle pour restaurer la confiance entre élu.es et ctoyen.nes.

 

Le deuxième perdant de l’élection est indéniablement Denis Duperthuy qui ne parvient à se qualifier pour le 2ème tour qu’avec quinze voix d’avance. La stratégie éhontée de mensonges, d’agressivité non dissimulée à l’égard de la tête de liste  Réveillons Annecy et de complaisance à l’égard du maire en place ont visiblement semé le trouble auprès de son électorat et n’ont pas permis à cette tête de liste de s’afficher comme le prétendant idéal pour un renouveau des pratiques politiques.

 

Et maintenant , on fait quoi ?….

D’abord on se confine ; on savoure notre victoire du premier tour (un maire en grand danger, une équipe soudée, bien décidée à prendre la mairie , un électorat qui ne cesse de nous manifester l’espoir que nous représentons pour eux et pour Annecy) et on réfléchit. Depuis l’annonce des résultats, nos adversaires n’ont cessé de nous affubler de toutes les étiquettes politiques, un coup d’extrême gauche, le lendemain d’extrême droite, sous prétexte d’une supposée alliance avec Frédérique Lardet, qui n’affiche rien d’une dangereuse extrémiste, ni dans son programme, ni dans ses prises de position. Ces propos, souvent portés par des élus qui ont peur de disparaître du paysage politique local, ne leur font pas honneur.

Alors, au risque de les décevoir, rien n’est scellé, ni dans un sens, ni dans un autre. Nous sommes juste à 0.52 points du maire en place. Qu’est-ce que c’est qu’un demi-point ? Ça vaut bien la peine de se poser les bonnes questions dans cette période qui invite à la prise de recul. Alors nous sommes tout ouïs pour vous écouter !


21/03/2020
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