Pour une économie locale vivante et créatrice de valeur
Les conditions de confinement à géométrie variable génèrent un sentiment d’injustice de la part des petits commerçants, des acteurs de la culture, des restaurateurs et de tous ceux qui en subissent de plein fouet les conséquences économiques et la dégradation de leur qualité de vie. Et pourtant, plus que jamais nous avons besoin d’une économie locale vivante, une économie dont la chaîne de valeur préserve la prospérité des territoires. Cette redirection créatrice de valeur sociale et environnementale nécessite plusieurs conditions :
Source : www.displaycenter-agencement.com
Une solidarité qui nous concerne tous!
Quand on achète un produit qui vient de sa région ou est vendu par un entrepreneur implanté localement, l’impact positif sur l’économie locale est forcément plus important. En Amérique du nord, des études engagées par Harvard et Business Alliance For Local Living Economies (BALLE) montrent que si on achète pour 100 dollars chez un commerçant ou un entrepreneur local indépendant, 70 vont re-circuler dans la région ; si on achète dans une chaine internationale, seuls 15 à 25 dollars seront réinjectés dans l’économie locale. Quelles que soient la largeur du référencement, les prix, les conditions de livraison performantes d'une plateforme en ligne, pensez à faire vivre votre commerçant de proximité ! C’est la garantie d’un territoire prospère, de maintiens et de création d’emplois non délocalisables et d’une offre diversifiée. Si vous décidez néanmoins de faire vos courses en ligne , quelle que soit la plateforme sur laquelle vous achetez, veillez à ce que vos achats profitent à une entreprise qui produit et crée des emplois localement.
Des finances pour les collectivités qui appellent à une visibilité financière.
Les maires des grandes villes de France l’exprimaient cette semaine dans une tribune parue dans le Monde. La loi de finances 2021 les privent d’environ 400 millions de recettes pour 2022. L’Etat a relancé à grands coups de milliards l’aéronautique et l’automobile sans contrepartie sur le maintien d’emplois en France et nous voilà dans les collectivités territoriales amputées des moyens nécessaires à la relance de l’économie locale. Cette décision risque fort d’impacter les investissements structurants indispensables aux défis écologiques qui menacent nos sociétés. La dette structurelle est une dette qui émane de l’Etat et non des collectivités territoriales. Ce ne sont pas à ces dernières d’en faire les frais, dans cette période de tension sur les recettes , mais bien à elle d’investir au plus près des besoins des populations et des savoir-faire à maintenir.
Une redevabilité sur l’efficacité des euros investis.
Les politiques économiques des collectivités ont trop été tournées autour du seul objectif de l’attractivité territoriale. Les effets de cette orientation ne sont pas forcément vertueux: détournement de terres agricoles au profit de la création de zones d’activités, souvent concurrentes à celles des communautés de communes d’à côté, accueil inconditionnel d’entreprises, sans se soucier du rapport entre les créations d’emplois qu’elles génèrent et les emplois qu’elles peuvent détruire en asséchant le commerce de proximité ... Nous devons réinterroger nos politiques économiques de proximité, choisir les entreprises dont nous avons besoin pour notre territoire, évaluer les bénéfices non seulement à l’aulne des recettes fiscales potentielles mais aussi des effets bénéfiques sur l’environnement, la qualité de l’air, la création d’emplois… Nous sommes redevables de l’efficacité des euros investis et pour cela nous devons redessiner nos politiques économiques. Nous devonsmettre en réseaux les entreprises, susciter la mutualisation des moyens, la coopération, la créativité, la diversité et la qualité de vie de nos habitants. Nous avons une obligation de résultats pour le bien commun.
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