Fabienne Grebert

Fabienne Grebert

Plan de déplacements urbains : attention, danger !

Dans les périodes électorales, il y a toujours une prime au sortant et on se rassure en se disant que le maire actuel est compétent, et qu’on ne sait pas ce qu’on perd si on change nos élus. Mais en lisant l’avis de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) sur le Plan de Déplacements Urbains (P.D.U), on peut être rassuré sur ce point (vous saurez ce que vous perdez !). Ce document qui est soumis à enquête publique du 15 novembre au 16 décembre fait l’objet d’un avis très sévère de la part des services de l’Etat en charge de la transition écologique et de l’aménagement du territoire (DREAL). C’est le moment pour les citoyens d’exprimer aussi leurs avis et de participer à la vie locale.

 

 

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Un plan de déplacements urbains, pourquoi faire ?

Ce plan planifie l'organisation du transport de personnes et de marchandises, la circulation et le stationnement sur les 34 communes du Grand Annecy d’ici 2030. C’est dire si ce document est important et peut contribuer à la qualité de vie. Le dernier datait de 2001 et pourtant dans cette période, nous avons le sentiment que la ville est de plus en plus envahie par les voitures, que les bouchons sur le bassin sont de plus en plus fréquents, que la qualité de l’air se dégrade, et que le plaisir de vivre à Annecy s’amenuise.

 

Des données passées sous silence qui traduisent l’inefficacité du plan de mobilité

La DREAL ne s’y est pas trompée et souligne l’absence de bilan du précédent PDU. Elle parle du « traitement succinct de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre » ; elle évoque « la qualité médiocre des cartes liées aux nuisances sonores ». Elle rappelle la consommation excessive de réserves foncières sur le Grand Annecy (14% du territoire artificialisé) et la croissance incessante de consommations de terres depuis 2000. Le PDU détaille les consommations de foncier supplémentaires liées aux infrastructures routières, notamment sur le projet LOLA (Liaisons Ouest du Lac Annecy) présentée comme la pièce maîtresse de ce plan. Mais le Grand Annecy oublie de mentionner la principale source de consommations foncières qui est liée aux effets induits par les infrastructures routières : l’étalement urbain et la péri-urbanisation. Enfin la DREAL souligne l’absence de moyens nécessaires aux objectifs de report modal (de la voiture aux autres modes de transports : transports en commun, vélo, …).

 

On continue comme ça ou on change de modèle ?

Ces constats appellent à plusieurs constats ; les citoyens ne peuvent déléguer leur pouvoir aux élus au moment des élections, sans les interpeler en cours de mandat et leur demander des comptes. Alors participez à l’enquête publique en suivant CE LIEN. Réclamez notamment des indicateurs de suivi ! Rien n’est prévu dans l’actuel plan.

Il y a fort à parier que la récente alliance entre LR, UDI et En Marche pour que JL Rigaut garde son fauteuil de maire en mars, ne lui laissera que peu de marges de manœuvre pour engager les moyens à la hauteur du retard pris par la ville depuis des années (6,5 % de déplacements en transports en commun alors que la moyenne nationale est à 13%, 2% de déplacements quotidiens en vélo alors que les villes françaises les plus performantes sont à 15 ou 16%). La majorité actuelle a toujours considéré que les annéciens voulaient prendre leur voiture pour se déplacer. Elle a juste oublié de leur proposer des alternatives sécurisées, régulières, fiables, avec une forte amplitude horaire, juste le nécessaire pour favoriser le changement de mobilité.

 

 



11/11/2019
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