Fabienne Grebert

Fabienne Grebert

Le lac s’assèche, les réserves d’eau s’épuisent et nous regardons ailleurs

Nous avons profité de ces doux moments d’automne à fouler pieds nus le sable des plages jusqu’alors submergées sur les bords du lac à Annecy. Nos élus emboitent le pas et minimisent la catastrophe. Et pourtant les cours d’eau qui aliment le lac sont à sec, la saison des compagnies de bateau et des loueurs de pédalo est écourtée et à la Clusaz le Maire prend un arrêté pour réserver les retenues colinaires, non pas pour la neige de culture, mais pour l’alimentation en eau potable des habitants.

 

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« Chaque demi-degré compte, chaque année compte, chaque action compte » vous disent les experts du GIEC pour cantonner le réchauffement climatique à 1,5°C au lieu de 2°C et éviter la catastrophe. VOUS ETES SOURDS OU BIEN ? J’ai fait part en octobre de mon inquiétude sur les conditions trompeuses de la concertation pour le projet de Liaisons Ouest du Lac d’Annecy, dans un courrier adressé à l’exécutif régional. J’ai demandé à verser au forum de la concertation pour le projet LOLA.  Les élus locaux m’ont répondu que le projet n’aurait qu’un effet minime sur le changement climatique. C’est à la fois faux et irresponsable. Faux car ils misent, pour aboutir à ces résultats tordus, sur une motorisation électrique des véhicules et sur une absence de trafic induit. Toute nouvelle route crée un trafic supplémentaire ; le meilleure preuve localement se trouve à Cruseilles où le bouchon aux heures de pointe se sont reformés au même endroit qu’avant l’ouverture de l’A41. Ils ne comptent pas non plus sur les émissions de CO2 produites pour la fabrication des véhicules. Quand bien même ce projet ne créerait pas d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaires, le GIEC nous enjoint à un virage sans précédent dans nos politiques publiques : - 45% de CO2 d’ici 2030, sinon nous sommes promis à la catastrophe.

 

 

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Cela tombe bien, il y a belle lurette que la voiture ne permet plus de gagner du temps dans les transports, au contraire. Partout dans le monde, des villes favorisent avec succès une mobilité plus diversifiée, réservant le véhicule individuel aux usages pour lesquels il n’y a pas d’alternatives (un artisan, un livreur, un médecin une personne qui se rend dans une commune non desservie par les transports en commun, …). A Annecy, c’est tout le contraire : 439 M€ consacrés aux routes, 65 M€ pour un bus sur la Rive Ouest qui ne permettra de reporter que 0,9% du trafic des voitures dans les transports publics (page 61 de l'étude BG Ingénieurs Conseil). Peut mieux faire en terme de gestion de l’argent public !



20/11/2018
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