Fabienne Grebert

Fabienne Grebert

Etre une femme dans une civilisation vulnérable où comment prendre soin du Vivant ?

 

 

Venir expérimenter avec un groupe de 15 femmes un stage d’une semaine en Drôme et faire un chemin d’exploration du lien entre notre féminité et le Vivant, telle est la proposition que m’a adressée Marine Simon, facilitatrice en intelligence collective, en mai dernier. Sans intention particulière, peut-être par curiosité ou intuition, j’ai décidé de me laisser porter et de faire partie de l’aventure. J’en ressors bouleversée, pleine d’énergie et d’enthousiasme, à l’idée de participer au changement de cap qu’impose notre société portée par une croissance insoutenable et déconnectée du Vivant.

 

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Dessin réalisé par Marine Simon au cours du stage  "Quinze femmes sur leur chemin"Faire le deuil de la civilisation industrielle et matérialiste

 

 

Faire le deuil de la civilisation industrielle et matérialiste

Cette perspective peut apparaître lointaine, mais elle est là. Chacun d’entre nous commence à la voir, à la constater, que ce soient à travers des catastrophes naturelles ou des périodes de canicules de plus en plus intenses et longues. Au delà des bouleversements climatiques, c’est bien notre modèle de société fondé sur les énergies fossiles et la consommation sans limite qui est en jeu. Des milliers de références scientifiques convergent et Pablo Servigne et Raphael Stevens s’emploient , dans leur livre  "Comment tout peut s’effondrer" à documenter la crise à laquelle nous sommes d’ores et déjà confrontés : notre civilisation dopée par une énergie abordable et abondante fonce dans le mur et ne peut désormais plus éviter l’impact et sa cohorte de crises sociales, écologiques, migratoires, …

Le constat pourrait inviter au repli sur soi, conduire au burn-out ou à une forme de survivalisme post-apocalyptique. Mais Pablo Servigne et d’autres chercheurs, activistes, écopsychologues nous invitent à un processus de deuil de la civilisation industrielle et matérialiste et à un processus d’acceptation, de changement de cap pour prendre part à la guérison du monde.

 

Jouer un rôle dans la création d’une société soutenable

Joanna Macy est une activiste américaine née en 1929 qui a mis sa vie aux services de la paix, de la spiritualité,  la justice sociale et environnementale dans une siècle marqué par la Guerre froide, les transitions en Afrique, en Inde et au Tibet. Elle va s’interroger sur la façon de dépasser notre anthropomorphisme qui nous fait considérer maîtres des écosystèmes.  Joanna Macy va proposer un ensemble de méthodes pour aider chacun d’entre nous à prendre part à ce changement de cap, pour réaliser un « passage radical d’une société de croissance industrielle autodestructrice à une société compatible avec la vie ».  Le Travail qui relie se déroule selon un processus en spirale qui contient quatre étapes : affirmer sa gratitude par rapport à la beauté de la vie et de la nature ; honorer sa peine et les sentiments d’impuissance de peur, de tristesse et de colère qui peuvent émerger face à ce possible effondrement ; changer de regard pour créer une société soutenable et passer à l’action.

 

Reconnecter le féminin et le Vivant

J’ai donc décidé de me prêter à cet exercice et j’ai répondu à l’appel de Marine Simon et Charlotte Ogier pour vivre en Drôme à Miscon une semaine de Travail qui relie. Vous pourriez croire que l’exercice est douloureux et qu’une semaine de vacances à évoquer l’effondrement s’apparente à du masochisme. Certes, ce travail demande un certain courage, au regard des émotions les plus profondes qui s’expriment chez chacune d’entre nous. Mais ce fut aussi un véritable délice et l’occasion de s’interroger sur notre place singulière de femme dans notre société, encore dominée par le masculin et dépossédées des événements et des rites associées à notre vie de femme .  Marine et Charlotte sont deux facilitatrices en intelligence collective exquises. Elles nous auront guidé toute la semaine sur la manière de transformer notre relation entre le féminin qui donne la vie, et la nature, ces cycles, sa beauté, sources d’inspiration pour faire évoluer nos vies tout en prenant soin de la planète. Ce fut une semaine de déconnexion totale (sans téléphone, sans internet) dans un lieu magique,  la Cabane d’Ambel, pour un temps de reconnection profond à ses émotions, à ses sensations et aux éléments autour de pratiques matinales de QI Gong, d’exercices en pleine nature, interactifs ou solitaires.

Ce fut aussi l’occasion de rencontres incroyables avec des femmes de 26 à 59 ans aux parcours et aux talents étonnants, d’échanges bienveillants et sans jugement ; une semaine pour donner et recevoir beaucoup d’amour.

 

Et puis une mention spéciale à Floriane, traiteur à  la Fée Karambol, qui nous a régalé de ses repas Vegan et sans gluten. Merci de nous avoir faire découvrir ces merveilles, ces saveurs qui vous ravissent les papilles, vous remplissent l’estomac (aucune sensation de faim entre les repas) et vous donne envie de poursuivre le régime alimentaire une fois rentrée à la maison.

 

Aucune idée du succès que chacune d’entre nous rencontrera dans ces initiatives et ces pas vers un monde meilleur ; mais c’est bien pour ça qu’on va se retrousser les manches !

 

 



21/08/2018
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